En général, le mois de décembre est le mois des bilans, mais c’est également le mois des perspectives. Pour les acteurs du marché des métaux, c’est le moment de faire des prévisions sur la tendance du marché en 2017. Si les métaux précieux comme l’or et l’argent retiennent toute l’attention des investisseurs, les métaux de base comme le zinc sont délaissés de côté. Et pourtant, ce métal pourrait faire des performances dans un avenir proche. Il pourrait même faire mieux que l’or et l’argent selon la compagnie canadienne Teck Ressources Ltd.
Le 10 novembre dernier, son PDG Don Lindsay a déclaré sur Bloomberg TV : « Nous pensons que la matière première la plus intéressante est le zinc parce qu’il a déjà terminé son processus de baisse et affiche un déficit de l’offre très significatif ». Une perspective optimiste soutenue par le fait que l’offre minière est moins importante que la demande. Un déficit susceptible de persister dans les prochaines années à venir.
Le zinc, un métal fortement usité
Du côté de la demande, le zinc se positionne au quatrième rang du métal le plus utilisé au monde bien que nous ne soyons pas conscients de cela. En effet, le zinc est omniprésent autour de nous, même si nous ne portons pas de bijoux en zinc. C’est qu’il se combine avec d’autres métaux pour obtenir une grande variété d’alliages, à ne citer que l’alliage appelé « penny de cuivre » aux Etats-Unis. Ce matériau ne constitue que 2,5% de cuivre et les 97,5% restants sont du zinc.
Combiné avec le cuivre, on obtient du laiton, ce métal tant usité dans l’industrie. Toutefois, la principale utilisation du zinc est la galvanisation d’acier. De ce fait, le marché du zinc suit de près la croissance économique mondiale, notamment pour la croissance économique alimentée par le bâtiment que connaît la Chine. Malgré le ralentissement du pays, cela n’a pas impacté le prix du zinc. Au cours des quatre dernières années, la demande mondiale a progressé de 14%. Par conséquent, l’offre minière a chuté au point d’entrainer un déficit de l’offre. Néanmoins, les cours ont tout simplement stagné, car les réserves en surface du métal ont su combler le manque. Du coup, les stocks de zinc au London Metal Exchange de Londres ont fortement chuté.
Un mouvement haussier se profile à l’horizon 2017
Il n’y a pas de quoi s’étonner, car les stocks en surface ne sont pas en mesure de combler l’offre déficitaire sur le long terme. Le point de départ d’un mouvement haussier sera à l’origine de la baisse des réserves combinée à l’affaiblissement de la production minière. Teck prévoit ce « point de pincement d’ici six mois ». D’ailleurs, c’était déjà le cas entre 2004 et 2006 où le prix a grimpé en flèche lorsque les réserves ont chuté.
La compagnie canadienne prévoit également à ce que la demande augmente de 20% dans les quatre années à venir et anticipe une faible croissance de l’offre mondiale de zinc. Au début de l’année, elle a présenté une version graphique pour illustrer l’augmentation du déficit de l’offre jusqu’en 2020. Et si jamais ces prévisions se matérialisent, le prix du zinc pourrait dépasser son niveau record en 2006 de 2,11 dollars par livre, ce qui représente un gain de 73% par rapport au prix actuel de 1,22 dollar par livre.
De toute façon, les grandes compagnies exploitant le zinc comme Teck en tireront profit. Selon leur PDG, chaque augmentation de 0,01 dollar du prix du zinc augmente l’EBITDA de la compagnie d’environ 1%. Une différence qui semble insignifiante, mais qui sera particulièrement bénéfique si le prix du zinc retrouve son plus haut de 2011. Dans ce contexte, l’EBITDA de Teck va doubler. Entre temps, le zinc est à surveiller de près.